Inspirer longuement… lentement… profondément… régulièrement… Et toujours par le nez pour obliger cet air qui me manque tant à pénétrer ma poitrine et à oxygéner mes poumons ! Puis expirer pareillement, mais cette fois par la bouche ! Voilà ce que me répète sans cesse l’infirmière, avec une constance qui force l’admiration. Gantée, casquée, masquée, blousée — invraisemblable armure de gants, de coiffe, de masque, de blouse, de sur-blouse, et même de lunettes — elle ressemble, à s’y méprendre, à un être fantomatique dont on distinguerait à peine le regard, concentré mais bienveillant, parfois traversé par des éclairs d’angoisse.
Et, au beau milieu de ces machines et de ces fantômes, moi ! Sur mon lit d’hôpital, coupé des miens, qui me bats et me débats pour trouver à chaque seconde la volonté d’aller, encore et toujours, chercher ces bouffées salvatrices… Jusqu’à ce fatal instant où, l’effort trop douloureux, les tentatives trop épuisantes, ils me suggéreront de me mettre en coma artificiel, intubé, sous respirateur. Envahi soudain par cette glaçante question : « Me réveillerai-je ? ».
Philippe Parrot
Photo libre de droit trouvée sur Pixabay.com ( Auteur : Geralt )
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Poème écrit par Philippe Parrot
Entre le 21 et le 23 avril 2020
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