Ailleurs, à des milliers de kilomètres de là, sur un autre continent, il n’avait connu que la guerre, la famine et l’exode. Les siens avaient été décimés, violés, torturés et lui-même n’avait échappé aux massacres que d’extrême justesse. Aussi, à ne plus entrevoir d’avenir dans son pays, s’était-il résolu, la mort dans l’âme, à embarquer sur un rafiot de fortune.
Quelques jours plus tard, affaibli et hagard, il avait été débarqué, de nuit, sur un rivage inconnu. Depuis, les mois s’étaient écoulés sans qu’il ne cesse d’errer sur cette « terre d’asile », ne sachant où aller, ne sachant où s’arrêter, ne sachant à qui parler, quand, un matin d’été, il traversa un hameau où vivaient des villageois coupés du monde depuis des lustres.
Manifestement, sa venue dérangeait… Il était « l’Étranger », l’homme-au-visage-cuivré dont on ne sait rien et qui fait peur. Aussi, au premier prétexte venu : un regard implorant porté en direction des femmes, les hommes, suspicieux et vindicatifs, constitués en Tribunal Populaire, exigèrent qu’on châtia celui qui osait solliciter de la sorte leur épouse et leurs filles.
Jugé à la hâte, sans qu’il puisse se défendre, ignorant tout de leur langue, il fut pendu sur l’heure et les gens de cette communauté profondément pieuse, l’esprit de nouveau tranquille, reprirent leurs habitudes, leur bonne conscience nullement entachée.
Philippe Parrot
Photo libre de droit trouvée sur Pixabay.com (Auteur : Non précisé)
* * * * *
Pour lire le poème « L’exil et le gibet », veuillez cliquer sur le fichier ci-dessous.
Poème écrit par Philippe Parrot
Entre le 1 et le 3 octobre 2020
Découvrez un autre poème sur le même thème : Poème 452 : Fils barbelés
Visualisez les vidéos ci-dessus, en plein écran, directement sur YouTube !
* * * * *
* * * * *
Pour accéder à la totalité de mes poèmes classés par ordre chronologique et thématique, veuillez cliquer sur l’une des bannières ci-dessous :
* * * * *
Notification : Conformément au code de la propriété intellectuelle (loi n°57-298 du 11 mars 1957), il est interdit d’utiliser et/ou de reproduire et/ou de modifier et/ou de traduire et/ou de copier le texte ci-dessus, de façon intégrale ou partielle, sur quelques supports que ce soit : électronique, papier ou autre, sans l’autorisation expresse et préalable de l’auteur. Tout droit réservé.