C’était une incongruité légendaire dans l’histoire de la ville. C’était une verrue disgracieuse incrustée au beau milieu des quais du port. Pourtant, ni les autorités municipales ni les habitants de la cité ne souhaitaient voir disparaître cet héritage du passé. Dernière trace de cette époque révolue où voiliers et chalutiers, tous de petite taille, venaient accoster là pour décharger marchandises et poissons, lorsque d’impressionnants travaux avaient été entrepris pour accueillir cargos et bateaux de pêche usines, acier et béton avaient envahi l’espace des deux côtés de la jetée en bois sans qu’il ne vint à l’esprit de personne de la détruire.
Rongé par la mer, déformé par le soleil, érodé par le vent, si l’enchevêtrement des poutres et des planches imposait encore le respect, l’ensemble était dans un tel état de délabrement que chacun se demandait quand la mer engloutirait la structure. Dans l’attente, de peur qu’elle ne s’écroule sous leurs pas, les gens n’y venaient plus, la chérissant de loin, hormis quelques irréductibles, touchés par cette construction d’un autre âge qui laissait tant de place aux rêves.
Philippe Parrot.
Port Navalo
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Poème écrit par Philippe Parrot
Entre le 20 et le 24 septembre 2021
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