Les pieds dans l’eau — soucieux de les rafraîchir après les avoir malmenés durant des heures — Rakib, assis sur le rebord du vieux sampan squatté depuis des lustres, se détend, portant un regard las sur l’embouchure du fleuve qui se perd dans la mer. C’est ainsi qu’il procède chaque soir, sa journée terminée, les épaules brisées le dos cassé d’avoir porté et déchargé tant et tant de colis, de caisses et de ballots.
Qu’il aimerait retourner dans son village, loin de ces côtes bétonnées qui n’apportent, au final, que pauvreté et solitude !
Demain, pourtant, il se lèvera à l’aube pour rejoindre débarcadères et entrepôts et reprendre, inlassablement, son travail de fourmi, silencieuse et disciplinée, vouée, comme Sisyphe, à un labeur sans fin…
Seule échappatoire : contempler, entre deux déchargements, les immenses paquebots venus d’Occident déverser sur les quais voisins leurs flots de touristes, hilares et insouciants, débarqués là, quelques heures seulement, pour visiter, au pas de charge, conquérants, vulgaires et incultes, ce port chargé d’histoire, porte ouverte vers l’Asie !
Philippe Parrot
Photo libre de droit trouvée sur Pixabay.com (Auteur : Moremilu)
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Poème écrit par Philippe Parrot
Entre le 12 et le 14 octobre 2021
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