Au pied d’un monumental escalier, aux couleurs pétantes mais défraîchies, il s’est assis dans un coin, son chien à ses côtés, d’une discrétion qui frise l’invisibilité. Si petit, face à l’imposante masse de béton que forme un « mur » de marches au cœur de la ville portuaire ; tellement perdu, au beau milieu de ce cadre urbain, impersonnel et froid, où le ciment règne en maître et où toute autre présence humaine semble exclue, ce jeune routard exprime, à sa manière, le désarroi des hommes modernes, dépassés par un univers pourtant créé de leurs mains et dont la démesure et le gigantisme les écrasent au quotidien.
Notre raison qui déraisonne à vouloir « artificialiser » jusqu’à l’extrême notre environnement ; notre humanité qui s’émousse à ne plus échanger avec les autres dans le respect et la bienveillance mais seulement à communiquer avec eux, via les réseaux sociaux, confronté à l’absurdité de tels bouleversements, lui a manifestement choisi la solution la plus radicale qui soit. Fuir un monde marchand où profits et algorithmes réduisent l’individu à une machine à produire et à consommer, tracée, surveillée, contrôlée et manipulée, qui ne peut plus penser et vivre par elle-même !
Anticipant ainsi, de façon discrète et tranquille, un refus catégorique que d’autres exprimeront dans les décennies à venir de manière beaucoup plus bruyante et violente. C’est certain.
Philippe Parrot
Photo non libre de droit prise par moi-même le 28 août 2021
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Poème écrit par Philippe Parrot
Entre le 23 et le 26 novembre 2021
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